Des contraintes fortes : entre idéal et réalité de terrain
La pratique vétérinaire en refuge est souvent éloignée de l’image d’Épinal que l’on se fait du soin animal : manque chronique de moyens financiers, difficiles arbitrages éthiques, gestion du temps compté, surcharge émotionnelle. Selon la SPA, le budget annuel moyen dédié à la santé animale dans un refuge s’élève à 20 à 30 % de ses ressources propres, alors que la fréquence des pathologies augmentent, notamment chez les chats (typhus, coryza) et les chiens issus de l’élevage illégal (maladies parasitaires, troubles comportementaux).
Outre la question des moyens, les refuges font également face à une pénurie de vétérinaires volontaires ou salariés : en 2023, près de 20 % des refuges déclaraient avoir des difficultés d'accès à un vétérinaire conventionné (source : enquête Fondation 30 Millions d’Amis). Ce déficit s’explique à la fois par la désertification vétérinaire en zones rurales et par la faible attractivité salariale de ces postes.
Enfin, la question de l’euthanasie est un point de tension. Défendue par certains pour limiter la souffrance animale lorsque la prise en charge s’avère irréaliste, décriée par d’autres au nom du “no kill”, elle pose des dilemmes éthiques réguliers et nécessite discernement, dialogue et formation.